Google accélère sur l’intelligence artificielle. Vous l’avez appris dans la presse française et internationale qui s’en est largement fait l’écho, Google a annoncé le rachat de la jeune pousse française Moodstocks. Que faut-il en penser ? Je vous livre une brève analyse.
Doter les smartphones de la vue
Fondée en juillet 2008 par Denis Brulé et Cédric Deltheil, la startup parisienne a développé une technologie permettant aux tablettes et smartphones de scanner, reconnaître et identifier en temps réel un objet ou une image vers lesquels ils sont dirigés. La startup fournit notamment, en marque blanche, sa solution à des groupes comme la Fnac, Leroy Merlin ou l’Occitane. Les fondateurs de Moodstocks rêvaient de mettre des « yeux intelligents » sur des machines comme Shazam a mis des oreilles sur les smartphones. Cette acquisition complète intelligemment l’offre (déjà importante) de Google autour du langage machine et de la capacité de ces machines à apprendre en travaillant : projet Magenta, Home, Duo, les rachats de FlexyCore et Sparrow, etc.
Quel est le principe de Moodstocks ?
Très concrètement, vous pouvez scanner avec votre smartphone ou votre tablette un produit devant une vitrine ou dans un magasin, mais aussi des images vues sur un catalogue, et la technologie va immédiatement qualifier le produit. Inversement, si nous pouvons scanner des objets de la vie quotidienne, nous pouvons supposer que cette technologie viendra aussi apporter une solution aux difficultés d’indexation des milliards d’images présentes sur le Web.
Un scénario hypothétique : la publicité personnalisée
Je me lance. Quel pourrait être l’intérêt de Google à terme ? Cette technologie permet de dessiner des usages intéressants dans un avenir proche. Imaginons que vous scanniez un objet via votre smartphone : cet objet est reconnu par une technologie Google et vous êtes géolocalisé par Google Maps ; comme Google vend de la publicité aux marques, il lui serait facile de vous pousser la bonne publicité, au bon moment et au bon endroit sur un objet équivalent à celui vers lequel vous avez braqué votre smartphone. Prenez l’exemple de la mode. Un internaute dirige son smartphone sur une veste en vitrine d’un magasin : il reçoit immédiatement une promotion sur cette veste ou sur une veste concurrente vendue dans une boutique à proximité.
Nous passons du marketing mass media au marketing de la personne.
Franck Perrier, Directeur Général Idaos/Digital Academy©